Scanner laser 3D & Archicad – Un duo gagnant pour les architectes
Cet article vous propose de parcourir quelques éléments sur l’utilisation du scanner 3D pour les architectes. Aussi, nous échangerons avec Christophe Fortineau, expert Archicad, sur l’intégration du nuage de points 3D dans Archicad pour obtenir rapidement un modèle 3D précis de l’existant. Retrouvez une vidéo de démonstration en fin de cet article.
1. Pourquoi les architectes devraient-ils s’intéresser au scanner 3D ?
De la rénovation d’un appartement à la commande d’un bailleur social pour la réhabilitation d’un immeuble, les architectes passent encore trop de temps à réaliser des relevés ou à retravailler des plans 2D imprécis réalisés par un professionnel tiers ou à l’aide d’un relevé manuel chronophage et fastidieux. Cette approche traditionnelle engendre la mobilisation des équipes, des erreurs, une perte de temps et un surcoût notable pour les cabinets d’architecture ou les indépendants.
Architecte HMONP, Martina Fuggetta raconte lors d’une interview avec l’équipe Scanny une anecdote sur ses expériences passées. Lors d’un relevé d’avant-projet, elle a réalisé avec 4 de ses collègues des relevés durant 3 jours pour le compte d’un bailleur social, avec chacun l’aide d’un mètre ruban, d’un laser mètre, d’un carnet de croquis et de plans dessinés à la main. Toutes les cotations étaient ensuite à réunir pour obtenir le modèle 3D. Après estimation, un relevé au scanner laser 3D du lot de logements sociaux pour le projet de Martina aurait pris une seule journée avec la mobilisation d’un seul architecte, et les données auraient été directement transférées dans le logiciel de modélisation, sans erreur ni oubli.
Le relevé de plan ou d’état des lieux est donc l’un des enjeux de la profession et c’est ici que le scanner laser 3D entre en jeu. Cette technologie permet d’obtenir un relevé détaillé et précis en quelques minutes, évitant ainsi toute approximation. Mieux encore, le nuage de points généré peut être intégré directement dans les logiciels métier comme AutoCAD, Archicad ou Revit, offrant aujourd’hui une chaîne de travail plus fluide et optimisée.
2. Les bénéfices du scan 3D pour un architecte indépendant ou une agence d’architecture
Scanner 3D Leica BLK360, copyright @Leica Geosystems
Le scanner 3D pour le bâtiment, ça fonctionne comment ?
Un scanner 3D pour le bâtiment capte des millions de points et des images 360° en quelques minutes, avec une portée pouvant atteindre 60 à 100 mètres. Le résultat : un nuage de points ultra précis, qui peut être exploité directement dans un logiciel de CAO/BIM.
A l’inverse du télémètre qui permet des relevés point par point avec la reprise de quelques éléments sur site, le scan 3D offre un relevé exhaustif avec une précision millimétrique ainsi qu’une visite virtuelle documentée.
Décryptage de la tendance : Auparavant totalement externalisé à des géomètres, le relevé est désormais de plus en plus effectué par les architectes eux-mêmes avec un premier pas vers la formation et la location de scanner 3D. La technologie est en effet de plus en plus accessible tant en prix qu’en utilisation comme le démontre le dernier scan 3D Leica BLK360. De plus, les architectes sont déjà équipés du logiciel de modélisation, comme Archicad, qui permet d’intégrer directement le nuage de points et savent déjà dessiner dans leur logiciel métier.
Les 6 raisons d’utiliser un scan 3D, vu par des architectes :
1. Je gagne du temps : Un bâtiment peut être scanné en quelques heures au lieu de plusieurs jours avec un relevé manuel.
2. Je scanne ce que je modélise : Les architectes connaissent exactement les points cruciaux à scanner en fonction des projets, ils sont ainsi en pleine maîtrise des informations relevées et du niveau de détails attendu.
3. Je n’oublie plus aucune côte et diminue les erreurs : Le nuage de points garantit un relevé exhaustif avec une précision millimétrique, minimisant les erreurs de transcription pour la CAO/DAO et les oublis !
4. Image de marque : Le scanner 3D reste une technologie à forte valeur ajoutée qui apporte une image innovante et professionnelle.
5. Je me diversifie : Très en demande, cette technologie peut également être développée sous la forme de nouveaux services.
6. Modélisation facilitée, meilleure intégration BIM : Le nuage de points peut être exploité dans tout projet Archicad, simplifiant la transition vers une maquette numérique 3D détaillée.
3. Témoignage : l’avis d’un Expert du scanner 3D vers Archicad ou “Scan to Archicad”
Focus sur Christophe Fortineau
Prestataire et formateur openBIM / Archicad
J’ai formé + de 200 architectes & ingénieurs à Archicad et j’enseigne l’OpenBIM au sein de 4 établissements d’enseignement supérieur.
« En tant que concepteur, l’architecte dispose d’une expertise singulière quant à la représentation du bâti.
»
Bonjour Christophe, peux-tu nous dire quand as-tu commencé à t’intéresser au traitement du nuage de points dans Archicad ?
Ma première expérience avec le scan 3D remonte à 2015 quand j’ai relevé des erreurs de retranscription de plans DWG réalisés à partir de nuage de points. Je fus surpris étant au fait de la précision offerte par la méthode de relevé du scanner 3D. Je me suis intéressé à la modélisation à partir de nuages de points pour modifier des maquettes numériques réalisées par des professionnels utilisant mal Achicad ou modélisant à partir d’autres logiciels impactant la qualité des livrables fournis, parfois techniquement inexploitables.
En tant que concepteur, l’architecte dispose d’une expertise singulière quant à la représentation du bâti. Les livrables graphiques générés par un architecte ne correspondent ni à ceux d’un géomètre ni à ceux d’un ingénieur.
L’objectif du “Scan to Archicad” est d’obtenir une maquette 100% paramétrique et graphiquement irréprochable.
Quels défis as-tu rencontrés en intégrant le nuage de points dans Archicad ?
Le seul réel défi fut d’essayer. On prend plaisir à mettre en place une méthode de retranscription des nuages de points vers une maquette numérique paramétrique et de modéliser les moindres détails mais je reste convaincu que le plus difficile reste de se jeter à l’eau.
Un exemple de projet où cette technologie a fait la différence ?
Une ancienne usine désaffectée de 12.000m2 à Châteauroux incluant des bas-reliefs, des menuiseries singulières, des planchers hourdis, des voutes, des fermes bois, etc. … Un projet qu’il aurait été évidemment absurde de traiter via un relevé traditionnel et sur lequel j’ai pris plaisir à modéliser à deux, le géomètre que j’avais tout juste formé à Archicad et moi-même, en moins d’un mois de travail.
Quels conseils pour les architectes qui veulent se lancer ?
Se lancer car il n’y a que des avantages à essayer : coût, réactivité, précision, etc. Les relevés « fait maison » impliquent beaucoup de temps hors de l’agence ou plusieurs déplacements sur site pour extraire les dimensions requises à la retranscription en CAO/DAO. Le relevé via nuages de points permet d’extraire l’intégralité des données d’un site bien plus rapidement que les techniques traditionnelles et en une seule fois pour ensuite les traiter confortablement au bureau.
Quelle est la vision que tu souhaiterais partager avec des architectes ?
Si la collaboration étroite avec géomètres, ingénieurs et économistes reste indispensable, les architectes savent mieux que quiconque partir d’une page blanche pour concevoir un bâtiment. Il en résulte une vision graphique et structurelle du bâtiment intègre et frugale : consultez les sites internet des architectes et prenez conscience de l’attrait spécifique de cette profession pour les beaux plans et les beaux clichés de leurs projets. Cette attention particulière pour la représentation graphique témoigne de l’attention et du regard singulier des architectes. Offrir aux architectes la possibilité d’extraire rapidement toutes les données du site/bâtiment, c’est leur offrir la meilleure opportunité de se l’approprier.
4. Tu nous partagerais une petite démonstration du traitement d’un nuage de points sur Archicad ?
Christophe Fortineau, les services d’un expert OpenBim/Archicad :
Formation Archicad : salarié d’une agence d’architecture nantaise Christophe intervient par ailleurs en tant qu’indépendant certifié pour former ingénieurs et architectes à la modélisation BIM. Sa spécialité naît de ses activités de formateur, de conseil mais aussi de production BIM. Éprouver ses compétences et les enseigner sont ses grandes motivations.
Enseignement de l’Open BIM : Christophe aime à préciser la distinction entre le “Scan to BIM” et le “Scan to Archicad” ou “Scan to Revit”. Christophe est mandaté par plusieurs établissements d’enseignement supérieur français pour enseigner l’OpenBIM ; son historique, ses enjeux et ses modalités de mise en œuvre.
Prestataire Archicad : Christophe accompagne les architectes et ingénieurs de toute la France dans leur démarches BIM et tout autre projet de modélisation via Archicad.
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